Les Oghams : les origines

Mystérieux et fascinants, les oghams, ce système d’écriture linéaire gravé sur pierre ou bois. Ils évoquent à la fois l’ingéniosité pratique et le symbolisme profond de la civilisation celte. Utilisés entre le IVᵉ et le IXᵉ siècle, ces gravures témoignent d’une époque où l’écriture servait autant à marquer les territoires qu’à préserver la mémoire. Découvrons ensemble les origines des oghams.

Structure

L’alphabet oghamique est, à l’origine, l’alphabet gaélique.

Cet alphabet est généralement appelé aibidil nan craobh (« alphabet des arbres ») dans les langues gaéliques (l’irlandais, le gaélique écossais et le mannois). Initialement, il désignait la liste des « lettres » de la phonétique du vieil irlandais. Le manuscrit In Lebor Ogaim présente cette liste. Par abus de langage, on utilise souvent le mot ogham pour désigner l’alphabet des arbres. En réalité, le terme ogham désigne un type d’écriture qui utilise l’alphabet des arbres (ogham-chraobh, ou écriture en arbres).

En revanche, on appelle « Beith-Luis-Nuin », c’est-à-dire « bouleau-sorbier-frêne », la liste de ces lettres, d’après le nom de la première, de la deuxième et de la cinquième lettre. C’est exactement comme le mot « alphabet » vient de alpha et de bêta, les deux premières lettres grecques. Les lettres du « Beith-Luis-Nuin » étaient au nombre de vingt, divisés en quatre aicmí (« familles » ou « classes », pluriel de aicme). Les lettres beith, luis et nuin appartiennent au premier aicme. Chaque signe est formé à partir d’un groupe d’encoches, gravées à droite ou à gauche d’une ligne. Certaines sont droites ou croisent la ligne. On sépare les groupe, donc les lettres, par des points.

À ces vingt lettres sont ajoutées 5 voire 6 autres, les forfeda utilisées pour transcrire des sons des langues étrangères au gaélique.

Oghams : origines historiques

Les premières traces des oghams se trouvent sur des pierres commémoratives, principalement en Irlande, mais aussi dans des régions comme le Pays de Galles et l’Écosse. Les inscriptions étaient conçues pour être lues verticalement ou horizontalement. Elles marquaient souvent des frontières ou des territoires familiaux.

Parmi les pierres oghamiques célèbres, celle de la péninsule de Dingle en Irlande offre une inscription parfaitement conservée. Tandis qu’au Pays de Galles, on retrouve des oghams inscrits sur des bornes territoriales.

Les archéologues datent l’apparition des oghams au IVᵉ siècle, bien qu’une origine légèrement antérieure soit envisageable.Des contacts avec le monde romain, notamment via l’alphabet latin, ont influencé ce système d’écriture. Cet alphabet a joué un rôle déterminant dans le développement de la langue et de la culture celtiques.

Oghams : origines mythologiques

Dans la mythologie irlandaise, le dieu Ogma, figure associée à l’éloquence et à la connaissance est traditionnellement le « père » des oghams. On trouve ce récit symbolique dans des textes médiévaux comme le Lebor Gabála Érenn, qui témoignent de l’importance de la transmission du savoir dans la culture celtique. Bien que leur usage semble avoir été avant tout pratique et utilitaire, il est indéniable que les oghams ont joué un rôle significatif dans la tradition celtique.

On associe un arbre ou une essence végétale spécifique à chaque lettre oghamique. Cela reflète l’importance de la nature dans la spiritualité celtique. Ces correspondances entre lettres et arbres renforcent le lien entre le langage et le monde naturel.

Utilisation moderne des oghams

De nos jours, les oghams connaissent un regain d’intérêt, notamment dans les sphères spirituelles et artistiques.

Dans les pratiques artistiques modernes, on retrouve les oghams gravés dans des bijoux ou intégrés à des œuvres contemporaines, incarnant un pont entre tradition et modernité. On retrouve les oghams aujourd’hui dans les bijoux, les tatouages, ou encore les rituels néo-païens. Ils y symbolisent un retour aux racines et une quête de sens à travers les traditions ancestrales.

Bien qu’aucune preuve historique n’atteste de leur usage divinatoire, de nombreuses personnes les utilisent comme outils oraculaires. Toutefois cela repose davantage sur des croyances modernes que sur des usages historiques.

Conclusion

Les oghams, à la croisée de l’histoire et du mythe, témoignent de la richesse de la civilisation celte. Bien qu’ils aient joué un rôle essentiellement fonctionnel dans l’Antiquité, leur réinterprétation moderne les consacre comme des outils polyvalents, mêlant tradition et créativité.

Dans de prochains articles, nous plongerons au cœur de leur réinterprétation divinatoire. Nous découvrirons comment les oghams continuent d’inspirer des pratiques spirituelles modernes.

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